Signaléthique, l'infolettre d

Éditorial

Le mot d’ordre à gauche depuis des mois ? Qui m’aime nous suive ! Et chacun y est allé … dans son couloir de nage. L’échec étant annoncé partout, la seule question qui vaille semble être « jusqu’où ». Nous invitons cependant sans aucun scrupule à aller voter pour une des listes de l’ex-NUPES.

Pour promouvoir toute hypothèse d’une force écolo-sociale qui voudrait vraiment essayer quelque chose, il faudra peut-être commencer par arrêter les yaka et les faucons… il n’y aura rien de facile à faire exister une politique mettant en avant la protection des plus fragiles, la tolérance, la liberté, le partage, la justice, le primat des écosystèmes sur la rentabilité… dans un pays qui plébiscite Bardella et a déjà permis le gouvernement Attal aux paroles d’effet de manche avec la complicité des médias privatisés.

Alors avançons avec exigence, mais sans non plus trop la jouer « on vous l’avait bien dit ».

De fait, tant que les jeunes ne voteront pas ou peu et que les vieux mettront les peurs au cœur de tout, nous n’arriverons probablement pas à grand-chose de bon.

Face à une telle situation, beaucoup ont tout bonnement baissé les bras. La parade est pourtant simple à énoncer : si fédération des forces écolo-sociales il y a, elle se fera autour de propositions lisibles, « d’utopies réalistes (1) », de figures crédibles, d’informations qualitatives, et surtout, en réussissant à convertir la résignation en désirs d’agir.

Cela dessine ce qu’on peut faire : inviter chacun.e à prendre sa part, ce qui ne peut être qu'avec un minimum de perspective à échelle humaine. Les modèles inspirants fourmillent - depuis le programme du Conseil national de la résistance de 1945 jusqu’aux propositions contemporaines énoncées par des ONG telles Oxfam, Greenpeace, Attac ou la Fondation Abbé Pierre et bien d’autres moins connues … : nous essaierons, à notre niveau à les faire mieux connaître, et autant que possible à créer des synchronicités, en multipliant les rencontres, « localisées » et non « en distanciel » .

Beaucoup souhaitent « rassembler largement autour d’eux ». Tout récemment, la LDH, la CGT, le Collectif pour la transition citoyenne, ou encore un appel lancé par l’économiste Julia Cagé. Le mouvement convivialiste s’y essaie aussi depuis longtemps, de même que le Festival des idées qui cherche à susciter des convergences pour 2027 (2). C’est aussi louable que nécessaire. A un autre pôle, et à eux-seuls, les Soulèvements de la terre sont une petite galaxie, préférant les formes « d’action directe » à l’objectif électoral, ce qui leur a valu d’être... directement menacés par Darmanin.

Mais ce qui semble encore difficile de concevoir, est qu’à chaque fois, ces rassemblements affinitaires laissent à l’extérieur ceux qui sont implicitement désignés comme « indésirables ». Pas assez ou trop radicaux. Celui-là estime que LFI est discréditée, celle-ci que les Communistes « n’existent plus », ceux-là encore vont juger telle démarche trop ou pas assez intellectuelle… trop Glucksmann, pas assez Toussaint, trop mou, trop dur etc…

Au final, tout le monde finit par « rassembler les ressemblants », fabriquant autant d’exclusion que d’invitation. Tout le monde lance des appels, personne ne répond.

Notre premier objectif est de faire se croiser les démarches écolo-sociales, sans négliger les différends mais en travaillant à ce qu’elles s’entre-soutiennent.

Tâche de longue haleine sans doute, et peut-être vouée à l’échec mais nettement préférable aux résignations ou aux formes de nihilismes qui prolifèrent jusqu’ici.

Finalement, tout le monde finit par « rassembler les ressemblants », fabriquant autant d’exclusions que d’invitations. Tout le monde lance des appels, personne ne répond.

Notre premier objectif est de faire se croiser les démarches écolo-sociales, sans négliger les différends mais autant que possible qu’elles s’entre-soutiennent.

Tâche de longue haleine, nettement préférable aux résignations ou aux formes de nihilismes qui prolifèrent jusqu’ici.

Mais avons-nous ne serait-ce qu'un seul objectif commun ? Eh bien peut-être précisément la redéfinition et la promotion des Communs.

La démocratie représente fondamentalement un pouvoir citoyen qui n’est pas de même nature que les pouvoirs financiers. Or, ce sont bien les impératifs économiques qui dirigent aujourd’hui de fait le cours du monde. C’est contre cet ordre et pour une démocratie ressourcée par son attachement aux communs que nous pourrons fédérer au-delà des vagues régressives actuelles.

Quant aux services publics, ils représentent quelque chose de fort simple : leur existence permet de donner quotidiennement un sens concret aux Droits, une application concrète des droits. Que serait le « droit à l’éducation » sans éducation nationale ? Le « droit à la santé » sans les hôpitaux publics ? Et ainsi de suite. Or, ils sont à la fois un rempart à la logique stricte du profit mais également un gibier pour toutes sortes d’appétits financiers. La logique est connue : 1- baisser la dépense publique. 2- amplifier l’idée que les services publics sont « inefficaces » 3- privatiser et transformer les services publics en sources de profit.

Une des grandes questions de notre temps est : allons-nous réussir une extension des droits, où allons-nous nous en laisser priver par un processus de privatisation généralisée ? Pour répondre à cet enjeu, il n’apparaît pas d’autre choix que de ressourcer la République, c’est-à-dire, de réussir à mettre en place un pouvoir politique répondant à des exigences citoyennes et non à celles des Multinationales.


(1) titre du best-seller de Rutger Bregman

(2) Festival des idées les 5-6-7 juillet prochain à la Charité sur Loire / Noter que les prochains Dialogues en humanité auront lieu à Lyon également les 5, 6 et 7 juillet

> à l’attention des organisateurs : ne serait-il pas possible d’éviter ces chevauchements qui sont en soi une façon de ne pas considérer ce qui se fait sur des bases politiques très proches?

Nouvelles de la série documentaire De Base

Après 18 mois de rencontres et de tournages, l’équipe de Base pu renforcer au moins 3 intuitions : la première est que la fabrique industrielle des précarités (avec des Intelligences artificielles qui annoncent des millions de nouveaux chômeurs) devrait être au cœur de nos préoccupations ; la seconde est que l’enquête nous a conduit à mettre en récit filmique un voyage dans l’histoire autant que des propositions d’avenir. La troisième : en procédant à cette enquête, nous découvrons un formidable catalyseur de liens. Nous avons cessé la phase « campagne de financement » avec ce que cela veut dire de relances régulières et de communications, mais il restera possible de contribuer jusqu’à ce que nous ayons obtenu un budget satisfaisant.

Pour soutenir sa réalisation, cliquez sur ce lien
www.helloasso.com/associations/la-trame/collectes/de-base

Nouvelles du projet Alternatives 2027

Après une première séquence de réflexions durant l'automne 2023, quatre ateliers se sont progressivement mis au travail pour ;

construire un rétro planning potentiel pouvant aboutir à une victoire des forces de l'écologie et des solidarités en 2027

rédiger un fascicule expliquant la démarche du projet Alternatives 2027

construire des propositions de règles équitables de répartitions des candidats représentants une nouvelle union des courants de l'écologie et des solidarités aux élections de 2027

construire des règles permettant de définir les conditions spécifiques aux élections municipales pour avoir des listes labellisées par la nouvelle union des courants de l'écologie et des solidarités

Les résultats de ces ateliers vont servir à une campagne de mobilisation des différentes organisations pouvant construire cette nouvelle union qui selon les sondages est désirée par une proportion importante des électeurs et électrices qui souhaitent voir émerger une alternative écolo-sociale en 2027

à écouter

- Un débat sur les sondages aux élections européennes sur France Inter

www.radiofrance.fr/personnes/jerome-jaffre

- Son nom ne vous dit peut-être rien : Paul Virilio.

Pourtant, chaque réflexion que vous avez, chaque discussion que vous partagez, chaque jour que vous vivez, a quelque chose à voir avec lui.

www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-avoir-raison-avec-paul-virilio


à voir
- Face à l'extrême droite il est minuit moins le quart, un interview de Sophie Binet

www.mediapart.fr/journal/france/170524/sophie-binet-face-l-extreme-droite-il-est-minuit-moins-le-quart

- les maitres du monde; l'Europe face aux géants du numérique
Un bon Doc sur LCP qui montre bien, au delà de la complexité technocratique de l'EU, comment nos institutions parviennent à contrer la prédation hégémonique des GAFAM++
On peut trouver cela insuffisant mais face aux maîtres du monde et la complicité de nos téléphones portables à chacun, c'est une toute première victoire qui pourrait se bien se prolonger.

lcp.fr/programmes/les-maitres-du-monde-l-europe-face-aux-geants-du-numerique-283478

- une interview de Dominique de Villepin

Dans cette période de guerre où la France est dans une logique d'escalade mortelle

www.youtube.com/watch?v=_YnkZkBCKeM&t=367s&pp=2AHvApACAQ%3D%3D


- « Quoi qu’on pense de Mélenchon... »

Une émission de Rhinocéros avec Usul pour déjouer de dangereuses confusions

www.youtube.com/watch?v=VXycYC2xqrE


- un entretien à ne pas rater avec Johan Chapouteau.

www.youtube.com/watch?v=PAFhiU__lLk


- et une remarquable émission consacrée aux Cathares

www.youtube.com/watch?v=V2yr9N2jK-0

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Ont participé à la création et à la rédaction de cette infolettre de l'archipel de l'écologie et des solidarités Vincent Glenn, Denis Guenneau, Bernard Martin et Boris Claret